Les 149 propositions de la Convention Citoyenne pour le Climat : il est à craindre que cela ne débouche que sur peu de choses !

Les 149 propositions de la Convention Citoyenne pour le Climat – CCC viennent d’être rendues publiques : il est à craindre que cela ne débouche que sur peu de choses !

La Convention Citoyenne pour le Climat a été instituée par Emmanuel Macron pour, à côté d’autres dispositifs, sortir du conflit avec les Gilets Jaunes. Mise en place en octobre 2019, elle devait faire des propositions pour « réduire d’au moins 40% par rapport à 1990 les émissions de gaz à effet de serre en 2030 dans le respect de la justice sociale. » Elle vient de rendre son rapport.

Les 150 ‘Conventionnels’ ont été sélectionnés par tirage au sort. Il ne leur a pas été demandé au départ s’ils étaient informés, intéressés, concernés, impliqués par ces problématiques sur l’écologie, le climat, la transition énergétique… ; on leur a juste demandé s’ils étaient volontaires pour participer aux travaux de cette assemblée. Les interviews de plusieurs d’entre eux montrent ainsi que les profils étaient très disparates. Ce qui est surprenant – mais qui prouve toutefois qu’un citoyen, lorsqu’il est informé, peut s’approprier tous les sujets, même les plus larges et les plus complexes – c’est que les participants sont maintenant convaincus de « l’urgence climatique : la Terre peut vivre sans nous, mais nous ne pouvons pas vivre sans elle » ; « nous ne sommes pas uniquement devant le choix d’une politique économique pour faire face à une crise économique, sociale et environnementale, nous devons agir sans plus attendre pour stopper le réchauffement et le dérèglement climatique qui menacent la survie de l’humanité ». Ils ont ainsi décidé de créer une association pour, entre autres, veiller au suivi de leurs propositions : « ouvrons donc les yeux et bougeons-nous ».

Cette Convention est un succès par la grande qualité du travail réalisé, par la richesse et l’étendue des propositions formulées autant que par la solidité de leur argumentation, par la vision d’ensemble que les ‘Conventionnels’ ont su adopter, par le large éventail de domaines qu’ils ont su aborder.

Les propositions sont regroupées sous 5 thématiques : « consommer », « produire et travailler », « se déplacer », « se loger », « se nourrir ». Chaque thématique est ensuite divisée en familles puis en objectifs pouvant regrouper plusieurs propositions ; chacune de ces dernières fait l’objet d’une présentation détaillée et d’une évaluation des impacts et des freins éventuels à sa mise en œuvre. Pour partie d’entre elles, une transcription légistique (juridique) – c’est-à-dire la proposition d’un projet de loi, d’un décret, d’un règlement – a également été faite.

Les propositions portent également sur des modifications de la Constitution. Le rapport final présente aussi un certain nombre d’orientations de financements.

[ Je vous invite à aller sur le site de la Convention Citoyenne pour le Climat afin de ‘feuilleter’ les propositions faites : https://propositions.conventioncitoyennepourleclimat.fr/ ]

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Mais il est à craindre que beaucoup de ces propositions ne recueille pas l’assentiment tant d’Emmanuel Macron, de son gouvernement et de LREM que des représentants et des défenseurs de l’idéologie économique néo-libérale qui prévaut actuellement.

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Les 150 ‘Conventionnels’ proposent d’introduire dans le préambule de la Constitution « la préservation de l’environnement, patrimoine commun de l’humanité » et dans son article 1er « la préservation de la biodiversité, de l’environnement et (la) lutte contre le dérèglement climatique. » Ces deux propositions, selon les membres de la CCC, doivent être soumis à un référendum. Il sera objecté que le préambule de la Constitution fait explicitement référence aux droits et devoirs définis dans la Charte de l’environnement de 2004 ; mais ses 7 considérants et ses 10 articles trouveront utilement à être appuyés (et précisés s’agissant de l’article 1er) dans le corps même de la Constitution.

Les membres de la Convention soumettent aussi à la réflexion collective deux axes de réflexion. Le premier vise à « renforcer le contrôle des politiques environnementales ». Leur objectif est d’accorder une place plus importante aux citoyens dans les mécanismes de contrôle, de renforcer l’efficacité des instances existantes et d’envisager la création d’un « Défenseur de l’environnement » à l’image du Défenseur des droits. Le second est orienté vers une « réforme du Conseil Economique Social et Environnemental ». Les participants proposent en particulier de rendre plus efficaces, visibles et transparents les avis du CESE ou des instances citoyennes qu’il pilote et d’intégrer les citoyens à la prise de décision.

Les 150 citoyens de la CCC suggèrent que soit aussi soumis à référendum, l’orientation générale de « sauvegarder les écosystèmes en légiférant sur le crime d’écocide ». Il faut se rappeler cependant que le Sénat (à majorité de droite) en mars 2019 puis l’Assemblée Nationale (où LREM et ses affidés disposent d’une majorité absolue) en octobre 2019 ont été saisi de propositions de lois sur l’écocide ; ces 2 assemblées les ont rejetées ! Par ailleurs, le Gouvernement Macron / Philippe, par la voix de Nicole Belloubet, Ministre de la Justice, semble d’ores et déjà écarter cette possibilité. Ceci au motif que le crime d’écocide n’est pas décrit de façon suffisamment précise. Les membres en donnent pourtant une définition qui, très probablement, peut être amendée / améliorée. Ils en proposent aussi une transcription juridique pour le Code pénal et pour le Code de l’environnement qui, une fois le crime d’écocide adopté par voie référendaire, pourra être votée par le Parlement. Mais tout n’est pas perdu ; Nicole Belloubet est prête à « à réfléchir à un délit plus général de pollution des eaux, des sols, de l’air, qui pourrait trouver place dans notre droit pénal de l’environnement ». La caresse après la baffe !

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Les propositions formulées par les membres de la Convention sont très larges et couvrent de très nombreux domaines.

Je regrette toutefois en ce qui me concerne, que peu d’objectifs n’aient été consacrés à la production d’électricité alors même que, entre autres, on incite de plus en plus à l’électrification du parc automobile. Rien notamment concernant les centrales hydrauliques et les centrales nucléaires. Je n’ai également rien vu en ce qui concerne la gestion de l’eau qui, à certains moments, peut se révéler très problématique.

Pourtant, ces deux sujets sont d’une totale actualité, en particulier car le gouvernement prévoit toujours de privatiser un tiers des concessions hydroélectriques françaises. Les barrages ne veillent pas seulement à l’équilibre du système d’approvisionnement électrique national et au refroidissement des centrales nucléaires ; ils sont également essentiels à d’autres domaines tels que la distribution d’eau potable ou l’agriculture. L’eau est un bien commun indispensable et non privatisable !

Ceci ne modifie toutefois en rien l’appréciation très positive que je porte sur ce rapport.

Parmi les propositions faites, on retrouve certes les ‘classiques’ – si je peux m’exprimer ainsi – de la lutte contre le réchauffement climatique.

Il en est ainsi par exemple de la rénovation énergétique globale (toit, isolation, fenêtre, chauffage et ventilation mécanique contrôlée [VMC]) des bâtiments – qui représentent 16% des émissions nationales. Mais la CCC souhaite la rendre obligatoire. A l’heure actuelle, et depuis des années, bien que cet objectif soit classé ‘priorité nationale’, cela ne se fait que « par petits gestes et à petits pas ». En raison de l’impact important que cela peut représenter, la Convention propose des mesures d’accompagnement, en particulier pour les classes moyennes et les ménages modestes et très modestes. Une volonté politique affirmée et pérenne est néanmoins indispensable pour que cela se fasse !

On peut aussi citer la volonté de « lutter contre l’artificialisation des sols » – qui progresse d’environ 8,5 % par an, soit une augmentation équivalente à un département français moyen en moins de 10 ans entre 2006 et 2015 – ainsi que contre « l’étalement urbain ». Les 150 participants à la Convention n’hésite pas à appeler à l’interdiction immédiate de tout nouvel « aménagement de zones commerciales périurbaines (qui sont) très consommatrices d’espace » et à l’adoption de toutes mesures permettant de « faciliter les réquisitions de logements et bureaux vacants ».

A mentionner aussi ici la volonté de « garantir un système permettant une alimentation saine, durable, moins animale et plus végétale, respectueuse de la production et du climat, peu émettrice de gaz à effet de serre et accessible à tous » en développant par exemple les « circuits courts » et celle de « faire muter notre agriculture pour en faire une agriculture durable et faiblement émettrice de gaz à effet de serre » en développant les « pratiques agroécologiques » – là, j’aurais préféré l’objectif à mon sens plus ambitieux de l’agriculture biologique qui est certes citée mais n’est pas mise en avant.

Le lien est ici fait avec l’international quand la CCC préconise de « tenir une position ambitieuse de la France pour la négociation de la PAC (Politique Agricole Commune) » et d’ « utiliser les aides de la PAC comme levier de transformation » pour notamment, favoriser le développement des pratiques agroécologiques.

Les 150 ‘Conventionnels’ demandent aussi de « renégocier le CETA au niveau européen pour y intégrer les objectifs climatiques de l’accord de Paris ». Il est vrai que la non-ratification de cet accord proposé au niveau européen permettra à la France d’œuvrer pour « mettre en place un modèle de politique commerciale d’avenir, soucieux d’encourager une alimentation saine et une agriculture faible en émissions de gaz à effet de serre », notamment en inscrivant « le respect des engagements de l’accord de Paris comme objectifs contraignants des accords commerciaux » et en mettant fin « aux tribunaux d’arbitrage privés qui permettent à des entreprises d’attaquer les États lorsqu’ils adoptent des mesures de protection de l’environnement » – on peut ajouter leur possibilité d’attaquer aussi les mesures de protection de la santé et les mesures de protection sociale. Il est en effet nécessaire d’engager une véritable réflexion pour la redéfinition de la politique commerciale de l’Union Européenne dans le cadre des objectifs environnementaux du Green Deal proposé par Ursula von der Leyen, Présidente de la Commission européenne, en décembre 2019, aussi perfectible que soit ce plan visant à rendre l’Union Européenne neutre en carbone d’ici 2050. Personnellement, je crois qu’il faut aussi ajouter à la politique commerciale européenne les objectifs sanitaires, sociaux et de souveraineté alimentaire.

Mais les 150 participants se penchent aussi sur des sujets bien plus polémiques tel que « modifier l’utilisation de la voiture individuelle en sortant de l’usage de la voiture en solo et en proposant des solutions alternatives ». Voitures individuelles qui, il faut le rappeler, représentent plus de 15% des émissions de gaz à effet de serre en France. Parallèlement aux incitations à « développer d’autres modes de transports » et aux mesures visant à « aménager les voies publiques pour permettre de nouvelles habitudes de déplacement », les 150 membres de la CCC souhaitent « réduire la vitesse sur autoroute à 110 km/h maximum ». Conscients de la bronca que cette proposition va soulever, ils soulignent que les avantages pour le climat sont réels puisqu’ils permettent une réduction de 20 % des émissions de gaz à effet de serre en moyenne sur ces transports et qu’ils permettent également d’économiser du carburant, de faire baisser la mortalité et les dommages corporels sur les routes et peuvent contribuer à réduire les bouchons. Ils proposent aussi, en cas d’amendement, des options intermédiaires comme, par exemple, la mise en place de tarifs différenciés selon les émissions des véhicules.

[ J’avoue que là, je fais partie de ceux que cela va faire râler ! Mais tout bien réfléchi, je suis plutôt d’accord. ]

Il en est de même de la proposition faite en vue d’ « aider (à) la transition vers un parc de véhicules propres », d’ « interdire dès 2025 la commercialisation de véhicules neufs très émetteurs » (plus de 110g de CO2/km) et celle de « renforcer très fortement le malus sur les véhicules polluants et (d’y) introduire le poids comme un des critères à prendre en compte ». Même si cela n’est pas expressément dit, les SUV, volumineux, lourds et polluants, sont dans la ligne de mire. Il faut dire qu’ils constituent actuellement près de 40% des ventes de véhicules neufs en France, contre moins de 10% il y a une dizaine d’années.

On peut aussi mentionner la proposition de « réguler la publicité pour limiter fortement les incitations quotidiennes et non-choisies à la consommation » et celle d’ « interdire de manière efficace et opérante la publicité des produits les plus émetteurs de GES ». Les 150 participants proposent de le faire dès maintenant sur la base des « mesures d’impact environnemental » existantes mais encore peu nombreuses (par exemple, la consommation des véhicules automobiles) et à terme, de le faire selon un « CO2-score » où « chaque étape devra être évaluée : fabrication / extraction et acheminement de matières premières, fabrication, stockage, transport vers le lieu de distribution, distribution, consommation… jusqu’à son traitement en tant que déchet ou son recyclage ». Pour mettre en exergue l’importance de ce « CO2-score », il est peut-être opportun de rappeler que 80% de la dépense énergétique d’un smartphone se produit au moment de sa fabrication.

Vous avez dû voir comme moi les réactions outrées, ulcérées, tonitruantes mais très réductrices à ces dernières propositions et à quelques autres, de certains « économistes » à qui la presse mainstream a largement ouvert ses colonnes et ses micros. Un petit florilège : « voyage vers la décroissance » – mais il n’est pas du tout question de cela ; « écologie punitive » – alors qu’il ne s’agit que de lutter contre certains comportements ‘écocide’ ; « on a besoin de beaucoup de croissance pour faire de l’écologie, du développement durable et de la transition énergétique » – pour ce monsieur, le système actuel est le seul qui puisse exister ; « on va fermer les frontières » – bonjour l’épouvantail des pires pensées nationalistes ; « cet autre monde où les lots ‘interdire’ et ‘contraindre’ sont rois » – tout est question de savoir ce qu’il faut réellement interdire et contraindre pour protéger notre planète et pourquoi ; etc., etc., etc…

Par ailleurs, les mesures d’ordre financier proposées par les 150 participants à la CCC vont prendre à rebrousse-poil Emmanuel Macron. Dans le chapitre « financement » du rapport final, il est ainsi préconisé l’ « intégration d’une nouvelle tranche d’imposition pour les revenus au-delà de 250 000 euros », l’ « augmentation de l’assiette fiscale et de taxation des plus hauts patrimoines privés, pouvant se traduire par le rétablissement de l’Impôt sur la fortune (ISF), ou sous une forme rénovée de type impôt écologique sur la fortune » et le « rétablissement de la progressivité d’imposition des revenus financiers en supprimant le prélèvement forfaitaire unique (ou Flat Tax) qui prévoit un taux unique d’imposition sur les revenus du capital des personnes physiques ». Voilà qui ne va pas du tout plaire aux amis riches, très riches et hyper-riches d’Emmanuel Macron !

Les dirigeants des multinationales, autres amis d’Emmanuel Macron (mais ce sont parfois les mêmes), ne vont pas apprécier quant à eux, la proposition qui prévoit que « les entreprises qui distribuent plus de 10M€ de dividendes annuels participeront à l’effort de financement collectif de la transition écologique, à hauteur de 4 % du montant des dividendes distribués, chaque année » ni celle qui prévoit la « création d’une taxe sur les profits des banques réalisés sur les projets d’investissement néfastes pour le climat (à hauteur de 40 % des profits réalisés) ».

Mais ce volet financier contient beaucoup d’autres dispositions dont certaines sont indiquées dans les présentations des objectifs et propositions. Je voudrais juste mentionner celle qui propose la « mise en place d‘un moratoire sur l’évolution de la taxe carbone pendant 5 ans, le temps que les ménages soient informés de l’urgence climatique et aient les moyens de changer leurs habitudes (au-delà de ce délai, la question devra été réétudiée en fonction du contexte économique et social) » – cela me semble être une réponse à l’une des demandes fondamentales des Gilets Jaunes – ou celle prévoyant la « création d’une taxe sur les produits alimentaires nocifs » à savoir ultratransformés, trop gras, trop salés, trop sucrés, plein d’additifs artificiels…

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Et maintenant ? Emmanuel Macron doit intervenir le lundi 29 juillet devant les 150 citoyens qui ont produit ce travail remarquable. Que dira-t-il alors ?

Il a aussi promis de se « réinventer » et doit « faire des propositions aux français » pour la fin de son quinquennat d’ici le 14 juillet. Y intégrera-t-il les travaux de la Convention Citoyenne sur le Climat ?

Il est possible / probable qu’un remaniement ministériel intervienne. Qui sera le nouveau Premier Ministre (s’il change) ? Quelles seront les grandes orientations de son programme de gouvernement, les principales réformes et mesures qu’il veut mettre en place et qu’il détaillera lors de sa déclaration de politique générale ?

Beaucoup d’incertitudes donc ! Et aussi, il est vrai, un certain pessimisme de ma part.

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Mais je veux laisser la conclusion de cet article aux 150 ‘Conventionnels’ : « nous considérons que la réussite de cette Convention dépendra en grande partie du respect par l’Exécutif de son engagement à transmettre nos propositions “sans filtre”, c’est-à-dire dire sans être reformulées ni adaptées, mais également à leur prise en compte par le pouvoir Législatif ».

13 réflexions sur « Les 149 propositions de la Convention Citoyenne pour le Climat : il est à craindre que cela ne débouche que sur peu de choses ! »

    1. Très très beau discours en effet dans lequel Emmanuel Macron assure reprendre la grande majorité des propositions faites par les 150 ‘Conventionnels’ de la CCC ! Mais Emmanuel Macron fait toujours de très très beau discours !
      Mais en fait, rien de concret ; juste des engagements, des intentions, des promesses… Et l’explication aussi que beaucoup de choses ne dépendaient pas de l’Etat mais des collectivités locales ou de l’Europe ou de la coopération internationale… Et qu’il faudra faire tout cela d’ici la fin de l’année mais aussi en 2021, en 2022, voire au-delà (au cours d’un second mandat ?).
      Mais, « le Diable est dans les détails ». Parmi plusieurs autres, 4 points qui, personnellement, m’interpellent dans ce discours.
      – D’abord, au-delà du rejet de la proposition de taxation des dividendes, le silence sur les autres dispositions d’ordre financier dont je parle sur la fin de mon papier (ISF, flat tax, tranche de l’IR… ; cf. supra).
      – Le silence également sur les mesures proposées pour rendre le parc automobile plus propre, dont notamment l’interdiction dès 2025 de la commercialisation des voitures neuves très polluantes ou l’augmentation des malus des véhicules les plus polluants.
      – Ensuite, l’affirmation que des centrales à charbon avaient été fermées : faux ! Elles le seront en 2022 ; ou plus tard.
      – Et enfin, l’affirmation d’Emmanuel Macron qu’il avait arrêté les négociations sur le Traité commercial avec le Mercosur est fausse ! Et cette ‘inexactitude’ est d’autant plus préoccupante que la conclusion de cet accord est une des priorités de l’Allemagne qui va prendre la présidence de l’UE pour les 6 prochains mois.
      Je demeure donc pessimiste sur la suite que, réellement, Emmanuel Macron va donner à cette Convention.

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      1. En fait, E.Macron n’a plus beaucoup de chance d’être réélu. La seule est de regagner une frange de la population, par exemple en allant vraiment sur le créneau environnemental. Le débit de son mandat a été une catastrophe sur ce point, d’où le départ de N.Hulot. E.M. Après avoir réussi à séduire des gens de droite, de gauche et du centre pour se faire élire, s’est positionné à droite toute après. Se positionner plus à gauche lui ferait peut-être combler le manque de soutien des gens de gauche. Mon idée est qu’il pourrait s’enfiler dans le créneau pour viser la réelection. C’est pour cette seule raison qu’il irait dans ce sens, car au fond, il a bien un logiciel de droite.
        Nous saurons fin juillet et à la fin de l’été s’il nous a enfumé ou pas. Si c’est le cas, il est foutu…

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      2. D’accord sur le fait que EM fonctionne principalement (et depuis très longtemps) sur un logiciel de droite.
        D’accord aussi sur le fait que nous devons attendre les premières décisions réglementaires qui devraient intervenir d’ici fin juillet !
        Mais il nous faut aussi attendre les propositions aux français qu’Emmanuel Macron doit faire aux français avant le 14 juillet et qui, il faut l’espérer, seront plus concrètes. Et aussi la déclaration de politique générale du prochain Premier Ministre, quel qu’il soit, et donc les grandes orientations de son programme de gouvernement. Mais je n’y crois pas trop !
        Quant à être foutu, encore faut-il qu’il ne se retrouve pas face à Marine Le Pen au second tour !!!

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      3. C’est vrai que les propositions aux français et la déclaration de politique générale seront de bons indicateurs. Le premier ministre, reconduit avec son logiciel de droite ou un autre, mais qui donc, sera aussi une bonne indication. Cela ne saura tarder maintenant, la fin de semaine a priori.
        C’est vrai, j’oubliais un peu hâtivement MLP.

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      4. Un ami me fait remarquer que plus que logiciel de ‘droite’, il convient de parler, concernant Emmanuel Macron et en fait, la très grande majorité des gouvernants et dirigeants actuellement, de logiciel ‘néolibéral’. Il a tout à fait raison : logiciel NEOLIBERAL !
        Mon ami me demande par ailleurs si j’ai lu les articles sur la Stratégie du choc que j’ai écrit. Grrrr !

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      5. Indélicat vote ami ! En même temps, cela implique la reconnaissance de vos écrits, que je n’ai pas lu, suis-je pardonnable ?
        Les entrepreneurs dirigeaient leurs affaires avec une logique industrielle plus ou moins en accord avec les états. Le capitalisme, logique de concentration des capitaux, a donné vie à une bande de spécialistes de la finance. Le néolibéralisme est leur terrain de jeux. Les règles sont simples. On baise les états pour faire un maximum de tune. Les salariés ? Aucun intérêt. Les états ? Des emmerdeurs et des voleurs. Leur logique et l’intelligence vicelarde chinoise les a poussé au bout de leur modèle en délocalisant. Ce qui a généré chômage et surcharge pour les états. Le modèle est au bout de sa vie.
        Je ne suis pas certain que LR soient néolibéraux. Ils sont braqués sur des concepts encore plus anciens. Pour eux l’écologie est forcement punitive, mais ils en sont à vouloir créer une « task force » sur l’écologie. Complètement à la ramasse…
        Tout ce bordel est au bout de ses limites. Il aura créé une énorme quantité de dégâts.
        Un jour, les états qui continueront à fonctionner avec les néolibéraux seront jugés pour crime contre l’humanité. Avec raison…

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      6. [ Désolé ! J’ai repris la boutade / le trait d’humour de mon ami sans penser aucunement à vous impliquer ; cela était tourné vers moi. ]
        Je pense que LR est complètement sur un logiciel néolibéral. Tout comme l’est Emmanuel Macron et tout comme l’étaient François Hollande et Nicolas Sarkozy. Le rôle dans lequel les politiques se sont eux-mêmes enfermés est de faire en sorte, par les législations et les règlements qu’ils font adopter sous des motifs fallacieux et même mensongers, de faciliter la vie (et favoriser les profits) des entreprises, plus spécialement les plus grosses et de permettre aux plus riches d’accumuler toujours plus de biens et d’avoirs. Quels que soient les troubles et les dégâts que cela peut faire aux autres ! En fait, à la très grande majorité des gens.
        Des exemples ?
        Le détricotage du Code du travail : les lois El Khomri d’août 2016 et sur les ordonnances Pénicaud de septembre 2017 : faire en sorte que les salariés soient les plus facilement taillables et les plus aisément corvéables ! LR a été contre les premières car elles n’allaient pas assez loin et a applaudi les secondes. On a aussi vu, il y a tout juste quelques semaines, Bruno Retailleau, président du Groupe Les Républicains au Sénat, proposer de passer des 35 heures aux 37 heures. A voir aussi sur le même sujet les déclarations de Bruno Le Maire qui est LR si je ne m’abuse (il faudra ‘sans doute’ que le volume global de travail en France augmente) et de sa secrétaire d’Etat, Agnès Pannier-Runacher (qui a invité les français à « mettre les bouchées doubles » – i.e. à travailler plus).
        Les politiques d’austérité menées au nom de règles d’or arrêtées arbitrairement et sans aucun fondement économique : LR en a toujours été le chaud partisan malgré tous les dégâts que cela a causé et qui sont dénoncés depuis des années ; la faillite de l’hôpital public que la crise de la Covid 19 a étalé au grand jour n’en est qu’une des multiples conséquences. LR est prêt à y entrer à nouveau ; dans le logiciel néo-libéral, pas de possibilités de faire autrement alors que d’autres solutions existent.
        LR a mis en sourdine depuis quelques mois ses projets de privatisations et de délégations au privé des services publics. En fait la marchandisation et la privatisation des services publics fait au cœur de la doxa néolibérale et fait partie de l’ADN de LR (et de ses ‘prédécesseurs’ depuis des décennies). Et on connait pourtant au Chili, en Argentine, en Grande-Bretagne, en Russie, dans tous les pays où l’école de Chicago a réussi à mettre en pratique ses théories, les dégâts que cela a occasionné.
        Je pourrais continuer longtemps mais cette réponse est déjà bien trop longue 😊

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      7. Ne vous inquiétez pas, je ne me suis pas senti gêné par votre remarque.
        Je partage votre vision, même si je pense que LR fait du neolibéralisme sans le vouloir vraiment un peu comme Monsieur Jourdain. Cela ne doit pas les excuser pour autant. Et visiblement, ils ne sont pas partis pour changer.
        Lorsque je travaillais encore, dans la partie informatique, j’étais très intéressé par ITIL, un ensemble de bonnes pratiques pour les services informatiques. Je trouvais qu’ITIL amenait un bon sens général dans notre boulot, là où trop de gens se basent sur le bon sens de chacun, substance bien mal répartie.
        Le grand leitmotiv était de créer de la valeur pour l’entreprise dans chacune de nos décisions et de nos actions (ITIL ne parle pas des gens, mais des processus).
        J’ai donc externalisé une bonne partie de mon service en nearshore, pour les coûts mais aussi pour s’appuyer sur un partenaire solide, celui d’avant était historique et très mauvais.
        Après mon départ, ils ont continué offshore pour la seule raison de diminuer les coûts. Financièrement, ce fut une aubaine. En matière de résultat pour l’utilisateur, ce fut une catastrophe.
        J’ai donc participé, pensant bien faire, à une action néolibérale. J’avais réussi à optimiser les coûts, rationaliser les processus et améliorer la connaissance, mais en participant, sans le voir et en toute bonne foi, à la destruction des emplois dans mon pays.
        Tout cela pour dire que la route sera longue pour changer de modèle. Le Neolibéralisme est entré partout. Il est peut-être au bout de sa vie, mais il ne lâchera pas prise facilement.
        Il faudrait que beaucoup de pays s’en éloigne et que des accords internationaux le confine de plus en plus.
        A mon sens, la solution ne peut être que politique et globale. Et ça ne me rend pas très optimiste…
        Pourtant, si l’on revient sur le plan écologique, il faut plus compter aujourd’hui sur les actions individuelles et locales pour aller dans le bon sens.
        C’est pour cela que cette convention citoyenne sur le climat et ses propositions me donne espoir. Pour peu que nos édiles veuillent bien en tenir compte. L’histoire les observe…

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      8. Le néolibéralisme s’est imposé à l’occasion de ‘chocs’ c’est-à-dire de moments où, pour diverses raisons, la population ne peut pas s’exprimer librement. A ces instants, des réformes importantes sont imposées. Sur les 50 dernières années, cela a été des réformes néolibérales. Et ce sont les forces politiques de droite qui ont mis en place ces politiques. Regardons juste Margaret Thatcher et l’héritage plutôt catastrophique qu’elle a laissé. Et regardons aussi les louanges que lui adressait la droite française ; et certains à LR, encore aujourd’hui, font référence à elle !!!
        Mon propos n’est pas de condamner des femmes et des hommes pour leurs idées ; mais de porter une appréciation sur ces idées. Et, excusez-moi, l’ignorance peut excuser un moment mais pas sur la durée ; surtout de la part d’hommes et de femmes qui aspirent à gouverner la France. Et les français, tous les français et pas seulement les riches (et les très riches). Et au nom de la théorie du ruissellement mise en avant par Margaret Thatcher et Ronald Regan, LR a voté les mesures fiscales et réglementaires favorables à cette toute petite tranche de la population !
        On est à un moment de choc mondial. Et on a, je pense, la possibilité de faire un choc qui ne soit pas néolibéral mais qui soit, comme je l’ai dit dans mes papiers sur la ‘stratégie du choc’ : (par ordre alphabétique) climatique, environnemental, humaniste (dans le sens de placer l’humain au centre, d’en faire la priorité) et social.
        Je crois qu’on est à cette intersection. Mais il faut le vouloir ! Malheureusement, nos gouvernants ne sont pas sur cette ligne. Et quand je vois ce Gouvernement Macron / Philippe, je pense plutôt qu’ils cherchent à utiliser ce choc sanitaire pour faire encore plus de néolibéralisme.

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      9. Je partage votre vision de la stratégie du choc. L’opportunité est là ! à portée de main. Il suffit de… Je garde espoir mais il est ténu.
        Macron, s’il garde Philippe, annoncera par là clairement qu’il ferme la porte. S’il ne garde pas Philippe, et le remplacera par une marionnette, il n’ouvrira pas la porte pour autant.
        Il a la possibilité de créer un gros choc pour entrer dans l’histoire. Quitte à renier son logiciel de base, mais les politiques ne sont pas à un reniement près, surtout si cela peut permettre de faire oublier trois années miteuses et calamiteuses.
        Et que ne ferait-on pas pour s’inscrire dans l’histoire ?
        Sans ce choc, quelle désespérance !

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      10. Il faut donc que ce choc intervienne !!!
        Pleins de propositions et d’idées sont faites dans ce sens. Et même la presse mainstream, pourtant ‘aux ordres’, commence à parler de certaines d’entre elles. Dans le domaine monétaire principalement – comme la monnaie hélicoptère et la suppression de dettes portées par la BCE (sous diverses modalités) ; mais aussi dans le domaine social – des éditos et articles sont parus comme quoi la santé n’est pas une donnée commerciale et du domaine concurrentiel. Quelle découverte ! [ Mais on n’en est pas encore au point de dire que les services publics sont au service de tous et ne sont pas commercialisables. ]
        Il manque un détonateur, une mobilisation !
        Et beaucoup de courage car les oppositions seront fortes et sournoises.

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